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Il s'agit d'un pâturage d'altitude fréquenté par les éleveurs de la région depuis les temps les plus reculés. Des caprins, ovins et bovins y sont conduits chaque année du mois d'août au mois de mars, le reste de l'année étant réservé à la régénération de l'herbe. Il s'agit également d'un site de gravures rupestres qui remontent, selon toute vraisemblance, à l'Age du Bronze. Ces gravures ont été découvertes en 1948 et ont fait l'objet d'études scientifiques. C'est, enfin, une station de ski et un départ de randonnées autour du Toubkal, le plus haut sommet d'Afrique du Nord (4165 m).
Des chalets s'y sont construits, jouxtant les azibs, ces refuges de transhumants construits surtout en pierres sèches. Des unités d'hébergement accueillent les visiteurs locaux et internationaux venus de Marrakech. Ces trois potentialités que sont la transhumance, le patrimoine rupestre et le tourisme font de l'Oukaïmeden un terrain d'étude tout à fait remarquable. Compte tenu de son potentiel, la préparation de tout projet de développement nécessite un appui de la recherche scientifique, pour préserver l'équilibre fragile des populations qui ont adhéré à leur environnement sans le transformer, de manière à préserver des ressources vitales aussi bien pour elles-mêmes que pour les autres espèces, végétales et animales. Une conception globale du développement de la région ne peut donc faire l'économie d'une réflexion en profondeur intégrant tous les atouts et les enjeux du tourisme dans ses relations avec l'activité pastorale et le patrimoine culturel.
La continuité d'un mode de vie alliant agriculture de terrasses et élevage, tirant profit d'emplois permanents ou temporaires pour le surplus d'une main-d'œuvre familiale prête à l'exode vers les villes, pourrait être payant à terme. La conservation du patrimoine rupestre, sa mise en valeur et son intégration à un tourisme «doux» permettraient également, outre la préservation d'une mémoire millénaire, la transmission d'un héritage culturel aux générations futures.
Pour permettre que prenne forme une réflexion et des propositions concrètes, l'UFR de Tourisme de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l'Université Cadi Ayyad de Marrakech a organisé, les 10 et 11 février, un séminaire à l'Oukaïmeden. Cet événement a réunis de nombreux enseignants du Maroc et de France, des étudiants, des représentants des communes et des autorités de la province d'Al Haouz ainsi que des membres d'associations locales.
LE MATIN