L’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) ne prend pas part à la grève du mercredi 21 mai décrétée par la Confédération démocratique du travail (CDT). Mohamed Benjelloun Andaloussi, analyse la décision de Noubir Amaoui.
ALM : Pour quelles raisons l’UGTM a décidé de boycotter la grève du 21 mai ?
Mohamed Benjelloun Andaloussi : Pour nous, le mercredi 21 mai sera une journée de travail. C’est une autre occasion d’œuvrer pour la réussite de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH), de prendre part aux grands chantiers et de participer à la lutte contre l’exclusion et la pauvreté. Sans aucun doute, nous n’allons pas prendre part à cette grève générale décrétée par la Confédération démocratique du travail (CDT).
Comment expliquez-vous l’appel à la grève lancé par Noubir Amaoui, secrétaire général de la CDT ?
Nous ne comprenons pas les raisons de cet appel à la grève générale pour la journée du 21 mai. Vous savez, avec les gouvernements précédents, la Confédération démocratique du travail a accepté des offres beaucoup moins intéressantes. Aujourd’hui que l’offre du gouvernement qui reste intéressante puisqu’elle intervient tout de même dans une conjoncture socio-économique difficile sur le plan national et international, la CDT décrète une grève générale !? Nous tentons de comprendre les motivations de la décision de Noubir Amaoui. En vain.
Que cherche finalement Noubir Amaoui ?
Nous étions sûrs et certains que le secrétaire général de la CDT allait appeler à une grève générale même en cas d’une offre gouvernementale correspondant exactement à son cahier revendicatif présenté à l’équipe Abass El Fassi. Vous savez, dans le passé, Noubir Amaoui avait le soutien de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) et celui de Driss Basri. M. Amaoui a rompu avec ce parti politique et l’ancien ministre de l’Intérieur n’est plus. Aujourd’hui, le secrétaire général de la CDT est à la recherche d’un nouveau soutien.
Que voulez-vous dire au juste ?
Vous savez, quand quelqu’un dort beaucoup, il se réveille avec des vertiges. En annonçant une grève générale pour la journée du mercredi 21 mai, je pense que Noubir Amaoui n’est pas arrivé à comprendre les réelles attentes des citoyens. Et ces derniers connaissent très bien son passé et ses antécédents. Auparavant, c’était une feuille blanche vide qui est aujourd’hui bien remplie ! Le secrétaire général de la CDT parle tant tôt d’affaires politiques tant tôt de négociations vouées à l’échec ! L’histoire de Noubir Amaoui est pleine de changements de position.
Cette grève marquera-t-elle un tournant dans l’histoire de la CDT ?
Dans la vie, il n’y a pas de paramètres stables. A plus forte raison dans la vie d’une centrale syndicale. L’avenir et la fin de la Confédération démocratique du travail sont deux choses qui relèvent du destin.
La CDT à J-1
Dans sa réunion du 3 mai 2008, le conseil national de la Confédération démocratique du travail (CDT) a décidé d’observer une grève générale le mercredi 21 mai 2008. «Le conseil national a été surpris par la position du gouvernement qui a unilatéralement annoncé, la veille du 1er mai, sa décision d’appliquer ses propositions dérisoires, tout en se dérobant des négociations, ce qui rappelle les méthodes des gouvernements antérieurs, méthodes dont l’échec n’est plus à démontrer», a précisé la centrale de Noubir Amaoui dans un communiqué de presse. Ainsi, le conseil national a décidé «d’observer une grève générale nationale préventive de 24 heures, le mercredi 21 mai 2008, dans tous les secteurs et administrations de la fonction publique, des établissements et organismes publics et des entreprises du secteur privé, au niveau du territoire national».
Par : Atika Haimoud
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