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 Triche & Tricheurs

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Naima
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MessageSujet: Triche & Tricheurs   Triche & Tricheurs Icon_minitimeMar 27 Mai - 4:50

Quand la triche s’ancre dans la société


Qui n’a jamais été tenté de jeter un œil sur la copie de son voisin ou de cacher soigneusement ce fameux «Hjeb», au fin fond de son habit?

Nulle obligation de répondre à ces questions, et de tomber dans l’embarras, car la tentation de l’interdit émane de la nature même de l’être humain.

Qu’est-ce qui pourrait bien pousser des personnes à céder à la tentation de la triche ? La facilité ? C’est pas facile du tout de tricher. Il faut se mettre dans la peau des tricheurs, pour comprendre la torture et la souffrance que ces derniers endurent pour jeter discrètement un coup d’œil sur leur fameux «Hjeb». «l’Hjeb est notre salut, notre passeport vers l’avenir, comme disent les camarades », déclare Himad, 23 ans, étudiant dans une Faculté de médecine. De quel avenir s’agit-il? Ils sont nombreux et le deviennent de plus en plus, ces jeunes, ces effrontés qui manipulent et innovent dans «l’art» de la triche, en crént et en inventant, d’année en année, de nouvelles tendances et de nouvelles techniques. Dans le monde de la triche, on a ceux qui s’initient, ceux qui le sont déjà, les amateurs et les professionnels. On retrouve la triche en classe mais aussi au bureau, autrement dit ; «Hjeb» et copier-coller.

Place au spectacle. Zoom sur une classe le jour de l’examen, et l’on verra les multiples tentatives de tricher ; l’impatience, l’inquiétude, voire même l’angoisse des protagonistes de la triche, les nerfs qui se tordent, la sueur.... De quoi mourir d’une crise cardiaque ! Mais les plus habiles, eux, s’affichent avec un air de : «je suis sûr de moi, tout baigne, mon exam’, je l’aurais coûte que coûte et avec mes propres moyens». Dans une salle d’examen, les doigts se crispent, les regards n’arrêtent pas de se croiser, et de se détourner brusquement après. L’interminable et éternelle attente que le regard du surveillant soit distrait par un quelconque incident. On ne prend plus la peine de se creuser le crâne. On sombre dans la fainéantise totale. Selon des études sociologiques, les étudiants trichent, car ils ne vont plus à l’université pour apprendre mais pour réussir. Stressés par le discours ambiant sur le chômage et l’absence de valeurs des diplômes, ils sont prêts à tout pour s’en sortir.

De la simple feuille cachée dans la trousse au cours pré-enregistré sur son i-pod, les étudiants ne sont pas avares en imagination quand il s’agit de tricher. Si on est néophyte en la matière, la toile regorge de sites comme le Web tricheur répertoriant les trucs et astuces pour pouvoir tricher sans risque de se faire prendre. Car il faut tout de même savoir que tout étudiant surpris en flagrant délit de triche est passible d’une interdiction d’examens pour 2 ans. Avec un peu d’indulgence, l’affaire peut se règler par un zéro. La triche devient un phénomène des plus inquiétants. Les étudiants n’attachent plus d’importance à la formation mais uniquement aux résultats. Caméra sur les surveillants d’examens ayant aussi leur part de responsabilité en prenant à la légère cette mission et se concentrant plus sur leur journal que sur les étudiants.

De la triche à l’ancienne, on s’achemine vers la moderne.
«Rien ne semble valoir les «bonnes vieilles méthodes», pas besoin de dépenser des mille et des cents, il faut juste un peu de ruse», déclare Hakima, 15 ans, lycéénne.

«Les tricheurs mettent au point des stratégies toujours plus osées. J’ai surpris une fois un étudiant ayant placé un bout de papier où figurait un cours entier, écrit en caractères, mais terriblement minuscules, à l’intérieur de son stylo, et en cliquant, on voit sortit le «Hjeb». Comment il a fait, jamais je ne le saurais», affirme surpris un professeur de géographie. Une variante assez commune est celle de la bouteille de 50 cl, qui consiste à écrire au dos du papier qui recouvre la bouteille. «Il vous suffit de poser votre regard, vide et mélancolique, propre aux tricheurs, sur votre bouteille afin de récupérer les informations dont vous avez besoin. Si un correcteur s’approche, il ne reste plus qu’à boire», confie fièrement Hassan, étudiant en Faculté de droit. La triche a des conséquences néfastes sur tous les corps des métiers. On commence à perdre cette faculté, de comprendre d’abords et de mémoriser par la suite. Une autre méthode consiste à coller une feuille sous la table et en cas de besoin, s’en servir. Mais si la colle décolle au moment où le surveillant effectue sa tournée, on devine la suite ! Le port des djellabas est fréquent pendant les jours des examens. «C’est une cachette sûre et rassurante», confirme Hanane, étudiante en littérature.

Place à l’élève high-tech qui vit avec son temps et se sert des derniers gadgets multimédia. Nulle besoin de les citer. Les tricheurs convaincus les connaissent par cœur.

La triche aux examens est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur. Et plus les contrôles se durcissent, plus les stratagèmes des fraudeurs deviennent ingénieux.

Les méthodes de triche aux examens ont beaucoup évolué. Les héros du célèbre film des années 80 «Les sous-doués passent le Bac» sont des amateurs devant les tricheurs dernière génération. Fini le temps où les élèves tremblaient et rougissaient quand ils sont repérés par les surveillants. Ce sont les doigtés du métiers.


Par : Ilham Khalifi

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MessageSujet: Re: Triche & Tricheurs   Triche & Tricheurs Icon_minitimeVen 30 Mai - 10:28

La chasse au copier/coller


La triche. Dans les universités marocaines, on commence à en parler plus ouvertement. Même si personne ne veut aujourd’hui prendre la responsabilté de dénoncer le phénomène. Plongée dans le plagiat version fac.

Sous réserve d’anonymat, les enseignants veulent bien parler. La situation est-elle donc si grave ? Internet pour la première question. Et, oui, cela commence à devenir sérieusement inquiétant. De nombreux enseignants du secondaire comme de l’Université racontent comment leurs élèves/étudiants sont devenus accrocs à l’Internet et par la même occasion des plagiaires accomplis.

Aujourd’hui, dit ce professeur de français d’un grand lycée tangérois : « je tape quelques mots-clés sur mon clavier et je vois une fois sur deux, s’afficher sur mon écran le texte de mon élève que j’ai sous les yeux ».
Son collègue professeur de mathématiques constate lui, que les devoirs donnés à la maison reviennent plutôt bons, mais que les devoirs sur table lors de contrôles ou d’examens le sont nettement moins. A l’Université, même constat. Elle est professeur de droit à Oujda : « Depuis deux ou trois ans, j’ai constaté que le niveau montait chez mes étudiants. J’en étais toute fière et je pensais naïvement que j’y étais peut-être pour quelque chose. J’étais bien bête. En fait, tout le monde travaille à partir d’Internet. Je ne dis pas que les étudiants font systématiquement du copier/coller comme on dit, mais je suis bien obligée de constater que tout leur savoir vient maintenant de l’internet. Et je ne parle pas que de Wikipedia ! ». Cet autre enseignant d’anglais à l’université de Mohammedia est encore plus sévère : « les sites anglophones sont bien plus nombreux et plus riches que les sites francophones. C’est comme ça. Du coup, mes étudiants sont les meilleurs en devoirs rendus. Aux examens, c’est une autre paire de manche». Au lycée Lyautey de Casablanca, censé accueillir la crème des élèves, cette jeune professeur de lettre arrivée tout droit de la banlieue parisienne l’an dernier, constate le même phénomène. « Et comme j’ai de bonnes relations avec mes élèves, ils m’ont montré les sites dans lesquels ils se fournissent, si je puis dire. J’ai ainsi découvert qu’il y a toute une floppée de sites qui vendent (pour les commerciaux) ou mettent à disposition (pour les interactifs) des compositions, des comptes-rendus, des fiches de lectures… jusqu’à des thèses toutes rédigées clés en main… contre monnaie sonnante et trébuchante, bien entendu». Ce qui la choque, c’est que dans ce lycée «de l’élite» la triche est banalisée au point que nul n’ose en parler. Et nous sommes là dans tous les cas de figure dans des établissements publics !

Constat alarmant !
Dans le privé « c’est du 100% ». Ce prof d’anglais dans une (très) grande école de commerce de Marrakech est effaré. «Tous mes étudiants, vous entendez bien, tous, ne travaillent qu’à partir d’Internet. J’ai même institué pour mes corrections, un système qui va du simple emprunt ou de la citation jusqu’au copillage* complet ».

La prof de lettres de Tanger est toute retournée. « Le pire, c’est que les élèves s’imaginent qu’on est dupe. Comme si nous étions des analphabètes d’Internet. Ils oublient que le style, ça existe et que c’est ça qui m’a mis la puce à l’oreille les premières fois. Certains de mes élèves, je les connais depuis des années. Je sais comment ils écrivent. Alors, du jour au lendemain, quand ils se sont mis à écrire correctement avec des tournures de phrases recherchées, j’ai tiqué. Ce n’est pas que je rejette l’idée de trouver sur le Net des informations et des idées. Ce qui me choque, c’est la paresse intellectuelle de ces jeunes gens. Je fais partie de cette génération qui a eu l’accès aux livres ouverts pendant les examens. A cette époque, on ne contrôlait pas l’emmagasinement de savoirs, mais la capacité que nous avions à analyser et faire des liens entre les divers savoirs acquis. C’est ce que j’essaie de faire aujourd’hui avec les élèves, seulement il y a un très sérieux problème -je dirais collatéral- de différences de moyens entre les élèves. En clair, il y a ceux qui ont accès à l’Internet et ceux qui n’y ont pas accès. Une fois de plus, l’argent, que l’on croyait un peu évacué dans le lycée public, revient sous cette forme. J’ai même une réticence maintenant à utiliser sciemment Internet comme base de travail, car je sais bien que seule une minorité de mes élèves y ont un accès facile ». Le prof de maths, lui ne décolère pas. « Le style, en Français, je veux bien mais en maths ? C’est juste ou ça ne l’est pas. Point final. J’ai beau surveiller le chemin parcouru par l’élève et la logique suivie par lui pour arriver au résultat, mais je ne peux y déceler que la justesse du raisonnement (ou sa fausseté d’ailleurs) mais rien d’autre. Je suis pieds et poings liés devant cette escalade».

Le prof d’économie est vraiment inquiet. « On est censé former ici la crème des économistes, des commerciaux, des marketers… qui vont diriger le pays dans quelques années. Cela va donner quoi, cette génération de gens qui ne pensent pas ?». Pourtant, pas un seul ne se demande comment on en est arrivé là. Peut-être que si l’enseignement initial, puis au collège et au lycée était axé sur l’apprentissage à penser par soi-même, et pas seulement à l’accumulation des savoirs, on n’en serait pas là.


* Copillage ; néologisme construit à partir de « copiage » et « pillage »; inventé dans les années 90 pour dénoncer l’utilisation pirate des photocopieurs.

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