tamzilte Admin
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| Sujet: Film: Itto l'étoile du matin" de M. Abbazi Ven 19 Déc - 4:52 | |
| « Itto Titrit » : en quête de raffinement…Au-delà des considérations de "sympathie" pour le cinéma amazigh, "Itto Titrit ou Itto l'étoile du matin" de M. Abbazi, est un film qui manque encore de ce raffinement artistique qui lui permettra d'accéder au niveau de la vraie créativité cinématographique. Car l’originalité d’un film ne réside point dans sa langue mais dans son langage, celui des codes de l’expression artistique.C'est bien filmé dans l'ensemble mais malheureusement cela ne va pas au-delà. La beauté des images dans ce film est ternie par un scénario en manque de fluidité et un laxisme spécifique au cinéma marocain en matière de faits historiques.
Du coup le film est réduit à un enchaînement de saynètes, sans fil conducteur, traitées par des scènes sans aucune substance, dont on a le sentiment qu’elles sont là pour meubler.
Résultat ? L’intrigue s'effiloche, et le film devient de plus en plus banal et simpliste.
Dans un autre registre, l’approche visuelle de "Itto Titrit" n’est pas seulement inconsistante, elle est paradoxale et incohérente. Le film donne l’impression de vouloir jongler avec deux genres (un choix raté sinon profondément discutable) :
• La fiction réaliste : deux enfants, Bassou, fils unique d’un riche propriétaire terrien et Itto Titrit, fille unique née d'un amour hors mariage, sont liés par le voisinage et l'amitié au point que leurs mamans les prédestinent l’un à l’autre… Plus tard, quand la mère d'Itto veut marier sa fille à un réformé de guerre revenant d'Indochine avec une pension respectable, les deux enfants, décident alors de prendre la fuite dans la forêt. Ils sont ramenés au bercail par un chauffeur forestier.
Le mariage d'Itto qui n'a pas encore atteint la puberté, avec l'ancien combattant se conclut et dans sa nuit nuptiale, Itto titrit est brutalement déflorée par son mari qu'elle perd son sang et meurt.
• Le documentaire : Le peuple marocain se mobilise pour exiger le retour de Mohammed V exilé par les forces coloniales. Le mot liberté est sur toutes les lèvres et fait rêver plus d'un. Une petite bourgade du Moyen Atlas s'agite et se met à rêver à son tour ...
Les acteurs sont tout juste moyens, dirons-nous, et manquent de spontanéité, de créativité dramaturgique et de rythme. La manière de jouer est curieusement très théâtrale voire récitée, cela est sans doute dû au faut qu'ils ne sont pas tous acteurs à la base.
Les personnages, eux, manquent cruellement d’énergie et marquent trop de temps morts dans les dialogues, chose qui ne va pas sans plomber le tempo de la dramaturgie.
La musique (Musique et chants berbères du Moyen-Atlas) s'avère souvent trop « fumeuse » et ne va pas sans desservir le film et affecter l'impact émotionnel des sentiments décrits.Abderrahim Lakhailhttp://www.menara.ma/ | |
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