Naima Webmaster
Messages : 1800 Date d'inscription : 14/11/2007
| Sujet: Marocains à Marrakech Mer 12 Déc - 7:53 | |
| « Il est peut être temps de vous réapproprier votre festival ». La remarque est celle d’un photographe espagnol couvrant l’événement pour l’agence Reuters qui se dit frustré par tant de présence étrangère. Surprenante de la part d’un journaliste venant lui-même remplir les rangs de l’impressionnante armada étrangère présente pour couvrir le festival international de Marrakech. Cette affirmation, contradictoire ou sensée, reflète l’opinion partagée par de nombreux Marocains. « C’est un rendez-vous élitiste quadrillé par une légion étrangère » s’insurge Amine, féru de cinéma, frustré ne pas être parvenu à obtenir un titre d’accès aux projections de films.
« J’ai du longuement patienter derrière la queue avant d’être refoulé. J’aurais été Français ou Britannique, on m’aurait accueilli autrement ». Lui aussi refoulé, un journaliste marrakchi partage cet avis « on se croirait au consulat », vocifère-t-il, irrité par le refus courtois d’une responsable française de lui délivrer une accréditation.
« Les demandes d’interviews sont traités selon la tête. Les supports étrangers sont mieux lotis que nous » rogne un autre journaliste marocain. Parfois excessifs, ses ressentiments ont aussi été perceptibles, lors d’éditions précédentes, chez les acteurs et les cinéastes marocains qui s’étaient offusqués d’être marginalisés par l’événement mondial.
Les choses ont changé selon nombre d’entre eux, visiblement satisfaits d’être conviés à croiser dans les coulisses de cette septième édition des stars comme l’Américain Di Caprio ou l’Egyptienne Boussy.
« On est très bien accueilli. Les organisateurs prennent soin de nous. Non, non, vraiment. Il n’y a rien redire sur l’organisation et l’accueil qui est fait aux Marocains » déclare l’acteur Aziz Mouhoub qui donne l’impression d’être égaré au milieu des paillettes de stars internationales, tout comme les très nombreux réalisateurs et acteurs marocains, rois du petit écran national et petite stars du cinéma dont la liberté n’est pas encore polluée par un « star système » encore inexistant au Maroc.
« On a absolument aucun complexe à nous retrouver au milieu de géants du cinéma mondial. C’est d’ailleurs une bonne chose que de pouvoir côtoyer les acteurs d’un cinéma évolué. Il nous reste beaucoup de chemin à parcourir » ajoute Aziz Mouhoub.
Bien qu’agacé par une présence française trop insistante, le réalisateur des « Anges de Satan », Ahmed Boulane, confortablement installé pour un déjeuner des réalisateurs au prestigieux Pacha de Marrakech, reconnaît, lui aussi qu’un effort est consenti de la part des organisateurs pour rendre agréable le séjour des invités marocains.
Des Marocains qui parfois donnent l’inconfortable impression d’être exilés au royaume des Almoravides. Mais dont la présence souterraine est vitale, malgré les balbutiements cinématographiques du Maroc, à la survie d’une manifestation qui, rappelons-le, se veut avant tout internationale.Menara. | |
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