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 la « révolution Internet »

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MessageSujet: la « révolution Internet »   la « révolution Internet » Icon_minitimeSam 17 Oct - 3:26

La « Révolution Internet » : vers une abolition de l’apartheid culturel ?


Un trou de mémoire ? Un doute quelconque sur une date ? Pas d’idée pour le programme de la soirée ? Google it ! Le réflexe devient désormais automatique, quasi inné pour beaucoup. Sur laptop ou sur iphone –pour les plus accro-, au travail ou même à pieds, votre meilleur ami, votre âme sœur, c’est désormais Internet. Grâce à lui, vous vous orientez, vous faites vos recherches, vous réservez et, surtout, vous vous informez en gardant toujours un œil sur l’actualité. En devenant de moins en moins coûteux, il est quasiment aujourd’hui accessible à tous. Le net serait-il dont la véritable révolution des temps modernes?

La question a été récemment débattue, en France comme ailleurs, par bon nombre de journalistes et hommes de communication. Il y a eu le fameux « Manifeste Internet », développé en 17 points par quelques journalistes allemands. Le mode d’emploi a été suivi de peu par « Les Nouvelles règles de l’information » de l’américain Dan Gillmor. Dans sa tribune de The Guardian, le journaliste propose 22 idées pour changer la manière dont l’information est produite. L’ère est donc aux grands remaniements. Les esprits pragmatiques préviennent néanmoins de la pression économique et des problèmes de rentabilité auxquels doivent faire face les sites d’information. Certains spéculent même sur un retour à la presse payante. Il n’en demeure pas moins que le web fait aujourd’hui figure d’outil révolutionnaire, y compris pour les professionnels des médias : « Ce n’est pas un bouleversement, c’est un tremblement de terre. La question qu’Internet pose aux médias est celle de leur existence même », estime Serge July, ancien directeur de rédaction du quotidien français Libération, dans le récent ouvrage d’entretiens « Faut-il croire les journalistes ? », aux côtés de Jean-François Kahn et Edwy Plenel.

Car il semble bien que le web soit annonciateur d’une démocratisation matérielle du savoir. L’enjeu ? Battre en brèche le concept d’« élite », dans la mesure où l’accès aux moyens d’information –et au savoir en général- n’est plus le privilège exclusif d’une classe socio-économique aisée. Livres en ligne, journaux électroniques…l’accès au net est de plus en plus à la portée de tout le monde, de moins en moins coûteux.

Par ailleurs, Internet contribuerait de la sorte à la genèse et au développement d’une conscience culturelle et politique auprès des internautes. « Le Web propose un système où les internautes sont un contrepoids face à la parole du journaliste », affirmait il y a quelques jours Pierre Haski, aux troisièmes Assises du journalisme à Strasbourg. L’utilisateur prend part au débat, il peut désormais apostropher directement l’auteur d’un article, en proposer lui-même. Internet devient une agora au sens premier du terme : la place publique où chacun a droit à la parole, bien que le flux gigantesque de l’information soit parfois difficile à gérer.

Mais ce qu’on appelle désormais la « révolution Internet » concrétisera-t-elle pour autant au niveau mondial ce dont certains voient déjà les prémices au sein de leur société ? Les fossés creusés entre Nord et Sud, Orient et Occident, nourris par les diverses théories du choc des civilisations, se verront-ils réduits, voire dépassés, grâce à l’abolition des frontières du savoir que préconise Internet ? Pas si sûr. En effet, l’usage qui a été fait jusque-là de certains moyens technologiques et médiatiques par nos concitoyens démontre les limites du pouvoir de la toile. Car il y a certes les moyens qui sont à notre disposition, mais il y a surtout la conscience de l’usage qui peut en être fait. Nous sommes une écrasante majorité aujourd’hui à avoir accès aux chaînes satellitaires. Mais regardons-nous tous pour autant la même chose ? Qu’est-ce qui pousse certains à suivre l’actualité d’Al Jazeera, les documents d’Arte ou les magazines de France 5, tandis que d’autres prêtent une oreille conciliante à un misogyne wahabiste de la chaîne Annass ou à un pornographe de TF1 ?

De même, l’usage d’Internet varie d’un utilisateur à un autre, entre vous qui êtes en train de lire cet article et votre voisin de pallier qui est peut-être en train de taper sur Google le mot le plus recherché du net : « sexe ». Ces deux attitudes sont-elles dictées par notre environnement, voire notre éducation ? Certes, à condition que l’on ne mette pas sous cette étiquette l’entourage direct dans lequel on évolue, ou alors nous revoilà dans l’élitisme. Le droit à l’accès réel –et non potentiel- à l’information dans ce cas n’incomberait plus exclusivement à notre « milieu », dans un élan janséniste moderne, mais serait la responsabilité de divers actants de la société civile : l’école d’abord, enseignement supérieur compris. Mais aussi les médias, les hommes de culture, qui doivent savoir sortir de leur cercle d’initiés et comprendre qu’une culture démocratisée n’est pas synonyme d’une culture au rabais. L'idée n'est pas de faire que tout le monde se mette à regarder le cinéma de Kubrick ou à écouter du Brahms. Nul ne saurait s'ériger en dépositaire d'une "norme culturelle" (et quelle tristesse si la culture devait à son tour être normalisée !). Il s'agit plutôt de faire en sorte que tout le monde puisse avoir réellement accès à ces œuvres-là, que le choix qui soit opéré par la suite soit délibéré. Un choix fait en toute conscience et non indirectement imposé à un citoyen qui n’aurait pas eu l’occasion de découvrir autre chose.

Dans ce cadre, Internet, grâce à sa présence dans toutes les institutions et chez de plus en plus de particuliers, constitue le sésame du savoir pour tous, sans pour autant en être le dépositaire. La toile n’est en effet pas l’alternative moderne aux bibliothèques et aux lieux culturels en tous genres. Mais elle en est sans nul doute l’auxiliaire, l’adjuvant. Le web sonnera-t-il enfin le glas de l’apartheid culturel et de « l’élitisme » intellectuel ? Certaines conditions doivent pour cela être remplies. Nos sociétés, quant à elles, ne s’en porteront que mieux.


Sarra Grira
Samedi 17 Octobre 2009


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