Les femmes et le travail

Mme Skalli: le Maroc veut renforcer le rôle et les capacités des femmes

Mme Nouzha Skalli, ministre du développement social, de la famille et de la solidarité, a réaffirmé, jeudi à Genève, la volonté du Maroc de renforcer le rôle et les capacités des femmes pour réaliser plus d'équité, d'égalité et de développement.



Intervenant, jeudi, en sa qualité d'invitée d'honneur du séminaire sur "les femmes et le travail", qui se déroule au siège de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), Mme Skalli a rappelé les réformes adoptées en ce sens, citant l'apport du Code de la famille en matière d'égalité entre l'homme et la femme, l'adoption d'un nouveau Code de la nationalité, une budgétisation sensible au genre et la nomination de sept femmes au sein du nouveau gouvernement, soit 20 pc de l'ensemble de postes ministériels.

La ministre a, d'autre part, fait remarquer que les femmes ont toujours travaillé sans que leur travail ne soit reconnu ou institutionnalisé, relevant que leur travail est un facteur de citoyenneté, d'émancipation et de lutte contre la pauvreté.

Après avoir noté que les femmes actives représentent un taux de 56 pc, Mme Skalli a souligné que le travail des femmes reste toutefois une donne admise mais pas intégrée, en ce sens que c'est toujours l'image traditionnelle de la femme qui prédomine.

La ministre a par ailleurs déploré le fait que le taux de participation des femmes dans le monde du travail ait cessé de croître et que le chômage les touche en premier lieu, outre les écarts de salaires, soulignant que les femmes sont souvent employées dans le secteur informel et plus de 60 pc de celles qui travaillent dans les entreprises familiales ne sont pas rémunérées, de même que les femmes au foyer.

En outre, a-t-elle dit, elles sont seulement 28,3 pc à occuper de hauts postes politiques, au même titre que leur présence dans les syndicats reste faible et elles sont peu représentées dans les instances de décision.

Mme Skalli a cependant relevé la volonté unanime des pays de lutter contre la discrimination, une volonté qui se dégage à travers la ratification des conventions de l'Organisation Internationale du Travail (OIT), quoi que le rythme de réduction des disparités reste lent.

Pour la ministre, l'égalité sur les lieux de travail contribue à désamorcer les clichés et préjugés et les parlementaires doivent interpeller les gouvernements et jouer un rôle au niveau de la ventilation du budget de l'Etat en favorisant la gendérisation, ce qui va ainsi contribuer à réduire les inégalités et réaliser l'équité.

Elle a enfin prôné une mobilisation des énergies des hommes et des femmes à travers le monde pour plus de justice, de paix d'égalité et d'humanité.

Organisé par l'Union Interparlementaire (UIP) et l'OIT, le séminaire sur les femmes et le travail, qui connaît la participation de quelque 150 élus venus de 55 pays, achèvera ses travaux samedi.

MAP