Le tatouage est devenu en quelques années un véritable phénomène de mode. Signe de séduction ou besoin de s’affirmer, le tatouage revient en force chez nous.
Tradition ancestrale qui date des temps immémoriaux, le tatouage vit une mue dont les contours suivent l’évolution de la société marocaine. Signe de beauté, il y a encore quelques dizaines d’années et dans lequel certains voient des réminiscences d’une tradition païenne dont les racines remontent à la nuit des temps, il est aujourd’hui signe de distinction voire de rébellion de la jeunesse.
Le tatouage est devenu un véritable phénomène de mode Il n’est pas étonnant de constater qu’il gagne en popularité au Maroc. Chez les jeunes et adolescents en premier lieu. A la plage, dans les salles de jeux, les salles de sport ou dans tous ces lieux à la fois publics et soustraits aux regards inquisiteurs, l’on étale des formes géométriques, des plantes ou encore créatures de différentes formes et origines, des images indélébiles sur des corps à la fleur de l’âge. Nombreux sont les jeunes qui n’hésitent pas à se faire décorer différentes parties de leurs corps. La localisation du tatouage diffère selon les deux sexes. Les filles préfèrent se faire tatouer les bras, les pieds, le cou et des parties plus cachées de leurs corps notamment la poitrine, la chute des reins et autres parties plus intimes. Chez l’homme, les parties du corps tatoués sont plus visibles : les épaules, la main ou le bras droit. Mais pourquoi vouloir se faire tatouer ? Le tatouage est un acte qui n’est généralement jamais réfléchit à la légère pour la personne qui le porte. Il illustre un désir de communication, une recherche de soi. Il raconte l’histoire d’une vie et permet de garder avec soi une tranche de la vie que l’on a du mal à oublier. « «Je me suis fait tatouer une rose le bas du dos car je trouve cela joli et très sexy», avoue Zibeb, jeune lycéenne casablancaise. Pour Nadia, jeune cadre dans le privé, sa relation avec le tatouage est différente.
C’est en complicité avec son petit ami qu’elle s’est fait apposer une jolie fleur de lys sur l’épaule gauche. Hamid, du haut de ses 19 ans affiche fièrement devant ses camarades dans la salle de jeu au centre de Casablanca où il est un habitué un scorpion joliment dessiné sur son biceps droit.
Il existe différentes catégories de tatouages. Il y a les tatouages figuratifs qui sont les plus nombreux et qui jouent en quelque sorte le rôle de parure au même titre que les bijoux et les vêtements. On peut trouver dans les tatouages, des cœurs, des aigles, des couchers de soleil ou encore des initiales. Le contenu du tatouage a une portée très significative.
Certaines créatures mythiques expriment la force. Tel est le cas du dragon qui est l’image du pouvoir la plus répandue dans l’univers du tatouage. Selon la mythologie, cette créature serait liée à des forces supérieures. D’autres tatouages expriment la violence, la haine. Il continue à se répandre dans les milieux marginaux où il illustre un moyen d’expression antisocial. Les têtes de mort, les revolvers sont autant de signes d’agressivité, de désir de vengeance que des emblèmes de puissance et de provocation. A côté de ce genre de tatouage, l’on trouve les tatouages codés qui sont souvent incarnés par des formes géométriques énigmatiques. En milieu carcéral, certains prisonniers portent des codes tels que les quatre points formant un carré au centre duquel le cinquième point témoigne de l’isolement du prisonnier.
La technique du tatouage est très simple. Il est effectué à l’aide d’un dermographe, un appareil qui fait vibrer des aiguilles creuses remplies de pigments de couleurs. Sous l’effet de la vibration, les aiguilles percent la peau à une profondeur de 1 ou 2 millimètres et déposent les pigments. Selon la finesse du trait ou les ombres que l’on veut réaliser, on peut utiliser jusqu’à quatorze aiguilles en même temps.
Une fois le tatouage réalisé, on applique une crème ou une lotion antiseptique et on le recouvre d’un pansement sec et stérile pour prévenir l’infection. Un traitement médical s’impose en cas d’infection. Le tatouage prend environ deux semaines à cicatriser. Immédiatement après le tatouage, il peut y avoir une légère enflure et un écoulement transparent ou sanguinolent qui disparaîtra au bout de quelques heures. Le tatouage est permanent mais à la longue, les couleurs pâlissent et les contours deviennent flous. Pour ce qui est de la durée de l’opération, tout dépend du tatouage. Pour une rose ou un petit cœur, il faut compter une demi-heure à une heure.Un tatouage moyen nécessite 2 à 4 heures. Par contre, pour les tatouages de plus grande dimension, les patients devront passer par plusieurs séances.
En somme l’opération a gagné en complexité et sophistication. En sûreté également. Exit donc l’aiguille, le khôl et les pénibles séances de torture de nos grands-mères. Pour les plus sensibles, ils peuvent toujours se rabattre sur les tatoueuses au henné qui font la joie des touristes dans les grandes places de nos principales villes touristiques.
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