Naima Webmaster
Messages : 1800 Date d'inscription : 14/11/2007
| Sujet: Et nous, serons-nous touchés par la crise ? Mer 15 Oct - 9:10 | |
| la crise financière mondiale La question est sur toutes les lèvres : quel impact de la crise financière mondiale sur nous, sur nos banques, sur notre économie ?L’inquiétude est à la mesure de la débâcle du capitalisme mondial et de l’affligeant spectacle planétaire qui nous en est donné. Quand on voit, aux Etats-Unis, des mastodontes comme Merrill Lynch (troisième banque d'affaires de Wall Street), Lehman Brothers (banque d'investissement multinationale dont la naissance remonte à 1850), Fannie Mae et Freddie Mac (deux géants du refinancement hypothécaire), ou AIG (numéro un mondial de l'assurance), s’effondrer avant d’être soit définitivement mis en faillite, soit rachetés in extremis, on comprend que le système financier mondial a touché le fond et on en tremble… On tremble encore plus quand l’hécatombe s’annonce dans la zone euro, avec les difficultés du groupe financier franco-belge Dexia, de la banque belge Fortis (dont BNP Paribas a pris le contrôle), de l’allemande Hypo Real Estate… Et encore… Encore plus quand les Bourses du monde entier piquent du nez et continuent de plonger, même après l’adoption du plan Paulson, censé rassurer… Bien sûr, notre déconnexion du capitalisme mondial - qui pouvait jusque là être considérée comme une tare - nous préserve. Elle devient un avantage. C’est la revanche du petit ! L’extrême vigilance, si ce n’est l’interventionnisme, du gouverneur de Bank Al-Maghrib (Abdellatif Jouahri en l’occurrence) qui étaient fustigés hier, sont loués aujourd’hui.
Nous pouvons nous frotter les mains. Nous, au moins, nous n’avons pas de traders fous, d’actifs toxiques, de titres bidons dont nous aurions pu noyer les marchés japonais, chinois, ou européens, avant qu’ils ne nous retombent sur la tête… Nous n’avons pas de spéculateurs mandatés pour manier des sommes astronomiques, toutes virtuelles. Nous ne sommes pas atteints par l’hérésie de l’argent dématérialisé, l’argent dont on ne voit pas la couleur, l’argent qui n’est indexé sur rien, sauf sur des paris de poker menteur… Nos plus folles audaces se limitent à quelques bulles en Bourse où la moindre correction nous déstabilise et nous fait supplier les responsables de nous rassurer sur les fondamentaux.
Mais sommes-nous quittes pour autant ? Bien sûr que non ! Quelque chose de tout ce chaos planétaire nous rattrapera. C’est inévitable.
Nos responsables et managers se veulent rassurants. Ils insistent sur l’étanchéité de notre système. Les plus prudents d’entre eux nous préviennent que cette crise aura bien, tôt ou tard, un impact sur notre économie réelle. Et cela tombe sous le sens. Il est évident que nous ne pouvons pas sortir indemnes d’une détérioration trop importante de l’activité économique chez nos principaux partenaires occidentaux, notamment européens. Parce que le Maroc est trop dépendant de ses importations et de ses exportations ; parce que ses principales sources de devises sont l’épargne de ses ressortissants résidant à l’étranger (qui pourraient subir le contrecoup de la crise dans les pays d’accueil et donc réduire leurs transferts) et le tourisme qui pourrait, pour les mêmes raisons connaître un repli ; parce que les investissements étrangers sont un important moteur de notre croissance et qu’en temps de crise, ils pourraient devenir frileux ; parce que notre croissance est boostée par la consommation intérieure et qu’un citoyen inquiet est un citoyen qui consomme moins, sans compter que les revers de la crise sur l’économie réelle (hausse du taux de chômage, niveaux élevés de l’inflation…) réduisent naturellement le pouvoir d’achat des consommateurs. Plus que jamais, aujourd’hui, les Marocains ont donc besoin d’être rassurés sur les fondamentaux (aussi bien ceux de l’économie que ceux des grandes entreprises et institutions bancaires qui, au demeurant, sont bons). Ils ont besoin de visibilité. Et, surtout, de voir ceux qui gèrent leurs affaires se décarcasser pour tenir le spectre de la crise éloigné, ou, s’il n’y a d’autre choix que de subir cette crise, en contenir les effets. http://www.lereporter.ma/ | |
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