tamzilte Admin
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| Sujet: le "MMPAA" fête la Journée mondiale de la femme Lun 9 Mar - 5:26 | |
| Arts Plastiques Cinq artistes-peintres à l'honneur Dans la foulée de sa riche programmation, le Musée municipal du patrimoine amazigh d'Agadir (MMPAA) n'a pas omis une date importante dans son calendrier annuel.Celle du 8 mars qui fête la femme à travers ses réalisations et acquis, tous domaines confondus. L'univers artistique en fait partie intégrante, notamment celui des arts plastiques où la femme a fait montre d'un grand talent et d'une intense créativité. C'est le cas des cinq artistes-peintres, Aïcha Dkouir, Aïcha Jabari, Hind Hajouji Ibn Khayet, Nadia Moundelssi et Samira Aït El Maalam qui expose leurs œuvres, jusqu'au 16 mars, au MMPAA, initiateur de cette prestation en la personne de sa directrice, Fatima Inaghane, en collaboration avec l'artiste Mohamed Sanoussi. «C'est une fête de couleurs printanières conjuguées au féminin qui transporte le visiteur dans un état d'exaltation par les effets de la couleur, de la lumière et des belles formes qui cohabitent dans ces créations tout à fait sublimes. L'ensemble se présente tel un univers ensoleillé rempli de gaieté et de beauté.
Une multitude de créativités intenses et personnelles peintes dans un esprit jubilatoire», souligne l'auteur et critique d'art, Frédéric Damgaard. En effet, la présente exposition surprend à plus d'un titre par les œuvres magnifiques et très originales qu'elle nous offre à voir. « C'est bien cela le plus surprenant, car elles ne copient personne. Elles ne s'inspirent de personne, elles ne sont comparables à personne. Elles sont toutes les cinq de fortes personnalités individuelles avec chacune son propre style, sa palette inégalée qui ne lorgne pas la voisine ou d'autres, ses créations de formes et compositions qui ne peuvent être rapprochées à d'autres artistes. Elles créent, toutes les cinq, de vraies œuvres authentiques», précise M.Damgaard. Ayant été initiées à la peinture par le professeur Mohamed Sanoussi, ces cinq femmes ont évolué chacune avec son propre style, tout en usant des conseils prodigués par leur maître sur les plans technique et matière.
« Leurs toiles sont couvertes de touches de couleurs spontanées et gestuelles de formes libres qui parfois font penser à des rondeurs féminines, corps et visages toujours tracés avec des rythmes et un flou artistique indescriptible. Une peinture poétique de rêves heureux, difficiles à définir et que je me refuse à cataloguer dans une catégorie bien précise, car en fait, elle ne s'apparente à aucun des mouvements ou écoles d'art déjà connus », affirme-t-il. Hind Hajoubi Iben Khayet conçoit la toile comme un endroit où elle peut s'exprimer sans engagement et sans contrainte. «Le tableau est pour moi comme une échappatoire. À travers les touches, j'exprime mes sentiments et mes états d'âme. Et aussi à travers les couleurs que je mélange directement sur la toile qui est en quelque sorte ma palette. J'entremêle les couleurs pures, le rouge vermillon, le jaune de Naples, le bleu turquoise et le vert émeraude. J'essaie de marier la beauté des couleurs avec la douceur. Le sujet de mes tableaux prend toujours sa source de la femme, soit dans sa rébellion vis-à-vis de la société, dans sa noblesse, sa sentimentalité ou la beauté de ses rondeurs», nous confie Hind Hajoubi.
Samira Ait El Maalam, qui a une formation plus académique, nous explique qu'elle avait une forte volonté de changer de style et travailler sur des abstractions. Elle s'est alors mise à créer des œuvres où priment les matières, les reliefs et textures diverses. Aussi son sujet préféré est-il un travail sur la morphologie, le corps, toujours de la femme. Un équilibre des formes esthétiques, une gamme de couleurs de chair, rose, monochrome ou bichromie. «Je préfère ne pas faire par des mots ce que j'exprime mieux à travers la peinture. J'ai aussi écrit de la poésie et de la prose concernant cette démarche personnelle en peinture, que je considère comme une expérience universelle dans l'art et non pas une recherche basée sur le patrimoine local ». Pour Aicha Jabari, l'art représente une échappatoire de tous les malheurs et chagrins de la vie. « A travers la peinture, j'arrive à me libérer des soucis quotidiens, matériels et psychiques et j'essaie de montrer au public des couleurs gaies et agréables, la bonne humeur, l'amour, l'amitié, le plaisir. C'est cela mon message que je veux faire passer d'une manière artistique et personnelle. Une nécessité intérieure m'oblige à m'exprimer avec des sentiments intimes et des couleurs chaudes».
Nadia Moundelssi est, quant à elle, très passionnée par la peinture, en plus de son emploi de couturière et créatrice de caftans traditionnels. «J'ai rêvé d'être peintre depuis mon enfance où je dessinais plein de choses. À l'école et au collège, j'ai été encouragée par mes professeurs qui ont apprécié mes travaux». La cinquième du groupe, Aicha Dkouir, a voué toute sa carrière à l'art. Dès son enfance, elle a été intéressée par l'univers plastique. «J'ai appris l'Histoire de l'Art dans différentes écoles au Maroc et à l'étranger où j'ai fait connaissance avec le surréalisme, l'art abstrait, le classique, l'impressionnisme,…. et j'ai participé à de nombreuses expositions collectives. Grâce à l'art, je me sens libérée, calme et très bien dans ma peau». Une très belle prestation qui nous renvoie au talent féminin démontré à plusieurs reprises et dans différentes disciplines.
Diversité de la culture amazighe Ayant ouvert ses portes le 29 février 2000, le Musée municipal du patrimoine amazigh d'Agadir présente, au sein de ses différentes salles, les techniques de fabrication employées par les artisans, puis certains objets de la vie quotidienne traditionnelle. Ainsi, fibules, frontaux, colliers, bracelets, chevillets, boucles d'oreille, bagues, entre autres, que l'on peut découvrir au MMPAA, appartiennent à un ensemble de 932 pièces réunies par un collectionneur privé et acquises par la Municipalité en 1995 en vue de la réalisation du musée. Donc, ce Musée représente une vitrine où se juxtaposent des milieux différents : la montagne, la plaine, la mer et le Sahara et, par conséquent, des rapports et des usages différents entre l'homme et son environnement. Sa riche collection de bijoux berbères de la région Souss-Massa-Drâa nous fait découvrir des traditions, des symboliques, des spécificités locales qui témoignent de la diversité et de l'originalité de la culture régionale, tout en participant largement à la préservation du patrimoine régional, de la culture locale et du savoir-faire des artisans. Le musée dispose, également, d'une salle d'expositions temporaires et d'une salle de projection. Sa collaboration avec les artistes et les artisans, lui permet de réaliser, durant toute l'année, des conférences, des expositions et des ateliers.Par Ouafaâ Bennani | LE MATIN | |
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