Hommage à l'histoire de la ville d'Essaouira et aux résistants valeureux de cette cité .
Le rôle du judaïsme marocain dans la résistance et sa place au sein du Mouvement national, a été au centre d'une Conférence organisée, mardi à Essaouira, dans le cadre de la 8e édition du Festival national de la résistance, à l'initiative de la Fondation "Mohamed Zerktouni pour la culture et les recherches". La Conférence a été animée par une pléiade de chercheurs et historiens qui ont revisité certaines étapes et événements ayant marqué l'épopée de la résistance et jeté la lumière sur le rôle d'Essaouira dans la lutte pour l'indépendance du Maroc.
Le choix d'Essaouira pour l'organisation de cette manifestation marquant la célébration du 54e anniversaire de la Journée de la résistance est d'abord un hommage rendu à l'histoire de la ville et aux résistants valeureux de cette ville, mais aussi parce que cette Cité est le berceau du martyr Mohamed Zerktouni, a indiqué le secrétaire général de la Fondation, Abdelkrim Zerktouni.
La Fondation entend par cet événement rapprocher les jeunes générations marocaines, présentes et futures, des valeurs patriotiques de leurs ancêtres et qui ont été les principes fondateurs de la souveraineté marocaine, a-t-il ajouté.
Intervenant à cette occasion, André Azoulay, conseiller de S.M. le Roi et président-fondateur de l'Association "Essaouira-Mogador", a souligné que les thèmes retenus pour cette journée de réflexion et de commémoration sont particulièrement opportuns pour une lecture exhaustive et objective de notre Mouvement national et de la résistance.
Dans cette perspective, a-t-il expliqué, la Fondation "nous propose avec raison de prendre la juste mesure de ce qu'ont été la place et le rôle de la communauté marocaine de confession juive dans la lutte pour la libération de notre pays, et dans la foulée, nous invite à découvrir avec plus de précision ce qui s'était passé à Essaouira durant ces années de reconquête de notre liberté, de notre identité et de notre dignité".
Rappelant que le judaïsme marocain est profondément ancré dans l'histoire du Maroc et ses racines sont près de trois fois millénaires, M. Azoulay a relevé, dans une allocution lue en son nom, que "c'est dans cette vision longue et pérenne qu'il faut situer la réflexion que vous nous proposez pour la mettre en perspective avec ce qui a été le parcours, la contribution et les contrastes qui ont jalonné et caractérisé le judaïsme marocain tout au long de ces siècles".
Avant le protectorat français, il y a eu d'autres épreuves, d'autres grandes aventures et d'autres conquêtes qui ont forgé et façonné la place et les apports de la Communauté juive au sein de la communauté nationale, a-t-il fait remarquer.
Et M. Azoulay de souligner que "c'est à partir de ce déterminisme historique qu'il faut comprendre le rôle des intellectuels, des universitaires et de ces petits artisans et commerçants, qui chacun à sa façon, dans les villes comme dans le monde rural, ont exprimé leur attachement et leur solidarité avec le Mouvement national, autour de la personnalité emblématique et vénérée par tous, de feu S.M. Mohammed V".
Il s'agissait d'individualités certes peu nombreuses, mais particulièrement engagées et visionnaires, a-t-il estimé, notant que "certaines d'entre elles ont été arrêtées".
Mais dans tous les cas, a poursuivi M. Azoulay, "on retrouve la marque de leur action spécifique et de leur passage, dans les annales du vécu de la résistance et dans ce qui devait être plus tard, leur contribution à la construction du Maroc libre, renaissant à la souveraineté et en quête de soutien au sein de la communauté des Nations".
A cet égard, a-t-il conclu, il serait intéressant d'ouvrir les archives nationales de cette époque pour mieux appréhender ce qui ont été les initiatives et le rôle d'un certain nombre de personnalités du judaïsme marocain vivant à New York, Londres ou Paris et qui, dans les années 1945-1955, avaient apporté un soutien décisif aux leaders du Mouvement national, actifs dans les couloirs des Nations unies et dans les grandes capitales européennes.
De leur côté, les professeurs-chercheurs Tayeb Souiri et Oussam Zoukari ont mis l'accent sur le passé de la ville d'Essaouira et son rôle dans la lutte pour l'indépendance du Maroc.
Soulignant que la ville d'Essaouira a, grandemen, contribué, directement ou indirectement, à l'épopée de la résistance et à la lutte pour l'indépendance du pays, et constitué à cette époque une passerelle entre le Nord et le Sud du Royaume, les intervenants ont fait remarquer que l'histoire de la Cité des Alizés demeure à ce niveau peu explorée et mérite bien une attention particulière de la part des chercheurs.
Ils ont, dans ce sens, plaidé pour l'encouragement des recherches universitaires dans ce domaine et suggéré la mise place d'un Comité scientifique qui aura pour mission de recueillir les témoignages d'anciens résistants et anciens membres de l'armée de libération et de mener des recherches dans les archives traitant de l'histoire d'Essaouira.
Le deuxième jour de la célébration de la Journée de la résistance, qui coïncide avec l'anniversaire de la disparition du martyr Mohamed Zerktouni (18 juin), a été également marqué par une exposition de photographies de figures emblématiques de la résistance.
Par LMAP lematin.ma