Festival des Nomades à M'hamid El Ghizlane

Les nomades tiennent leur sixième fête
La femme à l'honneur à M'hamid El Ghizlane

La date est déjà annoncée, les nomades réunis, les bivouacs préparés, les groupes de musique bookés…




La ville de M'hamid El Ghizlane est d'ores et déjà prête pour accueillir la sixième édition de son festival. Et c'est du 6 au 9 mars prochain que les nomades de la région accueilliront des centaines de visiteurs nationaux et internationaux. A l'origine de cet évènement, l'Association nomades du monde qui a fait de ce festival annuel une véritable manifestation non seulement artistique et culturelle mais aussi citoyenne et sociale. En effet, en plus de mettre en lumière la richesse naturelle et culturelle de la région, ce festival authentique cherche à promouvoir la région et ses habitants.

Engagés à atteindre des objectifs précis, les organisateurs ont choisi de rendre hommage, cette année, à la femme nomade, de fêter ses réalisations et de la faire connaître durant une sixième édition qui lui est entièrement consacrée. A travers le thème choisi «Femme nomade, une volonté de donner à travers l'Histoire de l'humanité», l'esprit nomade qui hante les organisateurs compte valoriser la ferme volonté de la femme saharienne à contribuer au développement économique et social de son entourage. Comment ?
C'est la question à laquelle répondront les invités du festival qui viendront nous éclairer sur le rôle important joué par la femme dans la vie de toute une communauté, et ce, dans un esprit festif sans pareil.

Sur les deux scènes de M'hamid El Ghizlane, des groupes venus des quatre coins du globe animeront pendant les trois nuits du festival des soirées uniques qui feront vibrer les festivaliers sur les notes déchaînées de leur musique d'ici et d'ailleurs. De la musique des fanfares indiennes à celle de la flûte jouée par l'Américain Franck Montano en passant par les rythmes croates de Bosiljak, les chants tribaux des Kiss Kiss Banafans du Cameroun, les danses exotiques de la troupe Asgingas d'Angola et les percussions des guitares espagnols des Melocotons et de Barbarita Ysu Bamboli sans oublier les styles métissés joués par les groupes marocco-suisse Naghma et franco-algérien Ness'el Hiya … M'hamid devient un carrefour des musiques et des cultures.

Des groupes nationaux apporteront le goût marocain à la fête de M'hamid El Ghizlane. On cite parmi eux Bnate Lamchaheb, Bnate Aichata, Bnate Oudadene, Aheidouss de Ighrem et Lila sans oublier la diva sahraouie Rachida Talal. Les organisateurs n'ont pas omis les formations locales. Le groupe Lakrab de musique nomade de M'hamid El Ghizlane, Rokba de la vallée de Drâa, Sqale de Zagora et Ganga de Tagnaouite seront également de la fête.Cette palette aux différentes couleurs reflète la richesse du patrimoine artistique marocain et garantit un dépaysement culturel pour tous les visiteurs. Dans la même ambiance conviviale, les concerts et les spectacles seront suivis d'ateliers où les arts seront en fête. La danse et la musique se mêleront harmonieusement aux arts plastiques et à
l'artisanat.

A cet effet, les festivaliers auront l'occasion d'admirer des expositions qui reflètent «la mémoire de la culture nomade». Outre l'aspect artistique, l'événement connaîtra des moments de détente et d'évasion. Conte, poésie et sport forment l'autre volet de la programmation riche et variée de cette manifestation. Le festival propose au public une balade à travers le désert. A dos de chameau, en quad ou en 4x4, les touristes nationaux et internationaux pourront plonger dans le mystère du désert marocain. Ils suivront en outre une course de dromadaire et de hockey nomade. Ce sont là toutes les activités que les nomades de M'hamid El Ghizlane ont concocté pour leurs invités. Un menu original qui joint l'utile à l'agréable.

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«Contribuer au rayonnement universel de M'Hamid El Ghizlane»

Interview • Noureddine Bougrab

Malgré les obstacles, le Festival continue son encrage

Vous en êtes déjà à la 6e édition du Festival des nomades, qu'est-ce que cela vous fait ?

C'est le triomphe d'une volonté de fer, celle des nomades. Nous avons pu réaliser un rêve en atteignant la sixième édition avec une grande idée et de petits moyens. Bien évidemment, d'une édition à l'autre, nous avons acquis une certaine expérience qui reste plus au moins modeste. Nous faisons de mieux en mieux pour faire face aux différents obstacles rencontrés (naturels, financiers…). Ce n'est pas facile d'organiser un événement dans une région éloignée et en plein désert. Mais l'essentiel consiste dans le fait que nous oeuvrons dans la conservation d'un patrimoine historique qui est celui du nomade.

Quelle est la nouveauté de cette édition par rapport aux précédentes ?

Cette édition rend particulièrement hommage à la femme nomade, d'où le thème «Femme nomade, une volonté de donner à travers l'Histoire de l'humanité». La femme de la région a pu sauvegarder cette culture et ce savoir accompagné d'un savoir-faire qui évolue selo-n le temps et l'espace. Le thème cherche à puiser de la culture des nomades qui portent les empreintes féminines. A cet effet, le programme de cette édition libère une place importante aux groupes féminins. D'autant plus que la période du festival coïncide avec la Journée mondiale de la femme (8 mars), raison de plus pour concentrer les efforts des organisateurs afin de rendre à la femme nomade l'estime qu'elle mérite.

Quels sont les objectifs du festival pour la région ainsi que pour sa population ?

Le festival est venu pour valoriser deux choses : la région de M'Hamid El Ghizlane et la culture nomade. Depuis six ans, cette manifestation contribue au rayonnement universel de M'Hamid El Ghizlane. Depuis sa création, la région a développé ses différents potentiels et richesses que le festival a placés parmi ses priorités. On peut citer de nombreuses retombées socioculturelles et économiques sur la population locale comme les investissements touristiques importants qui y ont été créés, sans oublier l'influence directe du festival sur les jeunes de la région…

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