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 "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage

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tamzilte
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Oct - 9:00

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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Oct - 9:00

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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Oct - 9:01

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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Oct - 9:02

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Djellaba
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMar 21 Oct - 9:02

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MessageSujet: Le rôle du tissage dans la préservation de la mémoire   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeSam 1 Nov - 5:51

Tapis et tissages : l'art des femmes berbères du Maroc » de Frédéric Damgaard


Un nouveau-né dans la catégorie des beaux livres vient de voir le jour dans les éditions «La Croisée des Chemins».

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Tapis_11


Un ouvrage signé Frédéric Damgaard, où ce dernier a livré toute sa recherche autour de l'art berbère, durant les 20 années qu'il a passées au Maroc, et plus particulièrement à Essaouira avant d'aller s'installer à Taghazout
Cet art des femmes berbères, mis en exergue par l'auteur, nous fait découvrir des créativités, dignes d'œuvres artistiques, en tapis et tissage de tous genres, sacs et sacoches, coussins, couvertures, haïks, handiras, voiles de têtes, tissus brodés, vêtements, capuchons et bonnets, bottes, babouches et ceintures.

Tout un éventail d'imagination, exprimant un mode de vie, des coutumes, des traditions et aussi l'image de la femme, ses pensées, ses émotions, sa fantaisie, sa sensibilité et son langage visuel d'artiste. Un lieu de mémoire collective et spécifique à chaque région que F.Damgaard est allé découvrir sur place, côtoyant les populations locales et dénichant ces trésors patrimoniaux inestimables qui doivent être rassemblés dans un musée d'art berbère pour pouvoir mieux les apprécier à leur juste valeur.

Des photographies fantastiques prises de tapis et tissages de différentes régions du Sud du Maroc illustrent ce bel ouvrage garni par un texte bien détaillé sur l'histoire et les origines des berbères et, bien sûr, sur ces femmes berbères, dont le travail remarquable est mis en valeur à travers l'œil passionné et averti de
F.Damgaard.
Ce dernier nous fait découvrir, à partir de ce livre, l'aspect artistique de la culture berbère, par le biais d'objets ayant la valeur et la qualité d'œuvres d'art se trouvant dans des zones rurales.

C'est cette recherche approfondie qui a motivé, sans aucune hésitation, la publication de ce livre par A.Retnani (La Croisée des Chemins) qui a énormément apprécié la démarche de l'écrivain. « Frédéric Damgaard m'a proposé une série de photos sur le travail remarquable des femmes berbères. J'ai tout de suite été séduit et, sans hésiter, j'ai décidé de la publier. Ces travaux méritent d'être immortalisés par un beau livre, qui restera à jamais pour nos générations futures, revalorisant cette riche région du Sud qui ne cesse de nous étonner», souligne M.Retnani.

Pour donner plus de force et de crédibilité à son ouvrage, l'auteur fait appel à de nombreuses références historiques, démontrant, ainsi, l'ancienneté de l'industrie du tissage et soulignant l'importance accordée à l'art du tapis amazigh au Maroc à travers l'histoire, puis son influence sur l'art européen du Moyen âge.
«L'ouvrage de Frédéric Damgaard n'est pas seulement un livre de plus sur le tapis et le textile amazighs, mais encore un livre particulier où chaque pièce est abordée comme une expression artistique et non comme un objet ethnique utilitaire », souligne Ali Amahan, professeur d'anthropologie à l'INSAP et membre du Conseil d'administration de l'IRCAM.

L'auteur le précise bien dans son introduction : « Dans ce livre, en effet, nous montrons une collection de tissages et tapis-tableaux sélectionnés en raison de leurs qualités artistiques et selon notre goût personnel ».
Historien d'art et critique averti, M.Damgaard a tenté, dans son ouvrage, d'éviter l'exotisme ayant caractérisé d'autres publications sur les tapis marocains, préférant une démarche professionnelle se basant sur des références historiques de grands historiens.

«Frédéric Damgaard n'a pas hésité à mettre sur le même pied d'égalité les tisseuses amazighes et les artistes plasticiens modernes du Maroc. Il souligne également le rôle du tissage amazigh dans la préservation de la mémoire et le rôle des mères dans la transmission de cette mémoire», écrit Ali Amahan dans la préface de l'ouvrage, ajoutant que ce livre apporte un regard particulier, celui d'un Danois sur l'un des aspects les plus importants de la création marocaine, le tapis et tissage des femmes amazighes.

En effet, F.Damgaard milite pour sa réhabilitation et plaide pour sa promotion, mettant en relief l'esprit créateur et plein d'imagination de la femme amazighe.«Elle harmonisera les tonalités des couleurs assimilées et réinventera des compositions à partir des motifs mémorisés, se laissant guider par son inspiration. Tout en composant les nœuds de la trame, la tisseuse amazighe fait appel à sa mémoire pour mieux perpétuer celle de son groupe».
Le résultat est fabuleux, car en contemplant les photographies de cet ouvrage, nous nous sentons en face d'une véritable création, valorisée par un récit passionnant, très fort, puisque il est écrit avec cœur et professionnalisme d'un écrivain connaisseur en la matière.

Un parcours honorable
Historien d'Art, membre de l'Académie du Var (Toulon) et membre de l'Académie «Arts-Sciences-Lettres» (Paris). Frédéric Damgaard est, également, un grand critique d'art et photographe professionnel.

Son installation à Essaouira, puis l'ouverture de sa galerie d'exposition étaient à l'origine de l'épanouissement de beaucoup d'artistes souiris qu'il a pu propulser dans l'univers des arts plastiques marocains et étrangers, exposant leurs travaux dans des galeries de renommée et des musées internationaux où des critiques d'art de poids étaient sidérés par leurs œuvres.

Ces dernières années, Frédéric Damgaard a décidé de prendre sa retraite choisissant de résider à Taghazout pour se consacrer uniquement à la recherche et l'écriture.


Par Ouafaâ Bennani | LE MATIN
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeSam 15 Nov - 4:04

Tapis-Tableaux : l'art de l'indicible

Matière et manière


Des œuvres d'art, peuvent se faufiler à notre insu au milieu des objets utilitaires, jusqu'au jour où le regard exercé de l'expert vient les tirer de l'anonymat auquel ils étaient initialement destinées, pour nous révéler leur dignité .

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 2008111-p-livre


Et c'est ce que nous propose Frédéric Damgaard, en publiant en ce mois de novembre 2008 un très beau livre sur l'art des femmes berbères au Maroc.
Il faut, en effet, avoir le regard exercé par une longue fréquentation des formes et des couleurs pour dénicher chez la femme berbère le tapis -tableau qui renvoie à l'art contemporain. Comme jadis il avait découvert des talents d'artiste chez des autodidactes d'Essaouira et de sa région, le désormais célèbre critique d'art Danois, nous propose maintenant sa collection de tissage rurale comme autant d'œuvres d'art.. Après Omar Khayam qui disait dans un célèbre quatrain :

« Allège le pas, car le visage de la terre est recouvert des yeux des biens aimés disparus », on a envie de dire désormais à quiconque foule un tapis : « Faites attention ! Vous êtes peut-être en train de fouler une œuvre d'art ! »
En effet, au-delà de l'origine ethnographique de tel ou tel tapis ou tissage, ce qui frappe dans la collection du désormais célèbre critique d'art Danois, c'est d'abord la puissance d'expression des formes et des couleurs, qui séduit d'emblée le regard. On tombe immédiatement sous le charme magique de ces objets d'art, comme on reconnaît sans médiation la beauté d'un poème ou d'une partition musicale. Formes florales, anthropomorphiques, sinusoïdales ou géométriques, soupoudrées d'or, de rouge et de noir. Damgaard choisit volontairement de mettre en relief des détails pour souligner davantage la parenté explicite qui existe entre cet art des femmes rurales et l'art contemporain au Maroc et ailleurs.

Tapis - tableaux qui se prêtent à une double lecture horizontale et verticale ou parfois même le « défaut » de fabrication ou l'usure du temps contribuent à ce caractère insolite et indicible de l'art rural, qui se caractérise par la gourmandise de ses formes et sa transgression de la sacro-sainte règle de symétrie de l'art citadin. Chaque niveau est différent du suivant et le même motif n'est jamais reproduit sous la même forme et la même couleur : variation sur la même note musicale. Et toujours cette harmonie mystérieuse qui anime la structure d'ensemble malgré les contrastes apparents et l'interpénétration de l'horizontal d'avec le vertical.

Des couleurs chaudes comme l'amour et la tendresse féminine. Comme les noces d'été et les fêtes saisonnières. Comme les rêves au lendemain d'une nuit nuptiale. Et toujours ce bonheur de rêvasser sur ces surfaces chatoyantes comme au bord de l'eau et au voisinage du feu. Comme une traversée de champs dorés parsemés de marguerites et de coquelicots. On a l'impression de surprendre non pas une tisseuse mais une rêveuse qui tisse par ses fils d'or et de soie, son paradis imaginaire, son jardin secret. La fraîcheur de son regard à la levée des aubes resplendissantes et son éblouissement par les couleurs du crépuscule.

Énigmatique plaisir dont seul l'artiste a le secret. Qui oserait piétiner de tels œuvres, que pourtant la tisseuse destinait à un usage purement utilitaire, et à qui le regard expert d'un Damgaard, donne une dignité d'œuvre d'art. Comme dans une rêverie créatrice, La tisseuse passe d'une forme à l'autre, d'une couleur à l'autre, pour nous offrir en fin de parcours un tapis – tableau que ne renierait pas l'artiste d'avant-garde le plus contemporain qui soit. Musique silencieuse, émerveillement, moment de grâce. En somme une invitation à la rêverie visuelle, où rien n'est définitivement délimité à l'avance, où les formes en suspens semblent suggérer une continuité vers l'infini au-delà du cadre limité du tapis- tableau. Un espace de prière et pour la prière. Un art sacré donc. Mais aussi un art festif : jaune d'or, mauve pâle…Mais dans l'ensemble on ne sait pas de quelle poésie, de quel mystère, de quelle beauté tout cela est le signe..

On se dit : comment es-ce possible qu'avec un nombre si limité de signes, de symboles et de couleurs, on en est arrivé à ce langage de l'infini ? Chaque tapis – tableau est si différent de l'autre. Et chaque tapis – tableau transcende d'une manière si surprenante les déterminismes ethniques de son origine pour atteindre une expression esthétique universelle. Beauté intrinsèque. Esthétisme qui opère magiquement et immédiatement sur le regard. On est là aux origines de l'art contemporain marocain : mémoire tatouée, transfiguration des saisons printanières d'un pays berbère aux luminosités solaires. Voici donc l'hommage de l'homme venu du grand Nord à l'art des femmes berbères du grand Sud marocain.Le point commun entre la plupart des tapis présentés dans l'ouvrage est d'appartenir soit à des transhumants, soit à des nomades : Béni Mguild, Béni Waraïn, la région de Boujaâd, les Rehamna, les Oulad Bou Sbaâ, les Chiadma et Sidi Mokhtar qui fournit la khaïma aux Regraga pour leur pérégrinations printanières.

De là à déceler dans ces tapis berbères une influence saharienne, voire africaine, il n'y a qu'un pas que l'auteur franchit allègrement y compris à juste titre pour des montagnards sédentaires tel les Glawa dont le col de Telouat était connu pour être un lieu de passage obligé entre l'Univers saharien et africain au sud et l'univers méditerranéen au nord.

C'est principalement les deux courants culturellement marquants du monde berbère proprement dit. En effet, certains tapis présentés dans l'ouvrage évoque ces masques africains sous forme de croix superposées, des totem ou des scènes de chasse telles qu'on peut encore les voir aujourd'hui dans la grotte d'Agdez au Sahara, du temps où celui-ci était verdoyant et attirait pachydermes, autruches et chasseurs africains qu'on voit reproduits par des peintures rupestres.

C'est que le Sahara a été non pas un obstacle mais plutôt un lieu de brassage et de métissage, entre les sédentaires Masmouda, les nomades Sanhaja, et le Soudan (le pays des noirs), bien avant l'arrivée des moulattamoune (ces porteurs de lithâm (voile), ces arabes maâqil Hassan, qui furent le fer de lance des Almoravides, et qui partirent à la conquête de l'Andalousie musulmane depuis les ribât, ces couvents – forteresses, du bord du leuve Sénégal..

Par delà les formes et les couleurs communes
L'ouvrage présente toutes les techniques du tissage au Maroc,depuis le tapis en laine du Moyen Atlas, en passant par le « Boucharouette » de la région de Boujaâd, le tissage broché Glawa, le tapis noué Aït Seghrouchen, jusqu'au couvertures hanbel Zemmour. Et cela concerne des objets de la vie quotidienne aussi variés que le tapis de selle,le sac, le sacoche, le coussin, la tente des nomades et des transhumants. Cela concerne le vestimentaire au féminin: telle la handira (cap de femme), la tadarrat (le voile de cérémonie), le tissus brodé d'Ighrem ou de Tata. Mais le vestimentaire se conjugue aussi au masculin : en commençant par la djellabah et la tunique de laine que portaient jadis les moines guerriers, en passant par de très beaux capuchons et bonnets de bergers de haute montagne.

Des vêtements en laine épaisse pour affronter les rigueurs de l'hiver qui caractérise aussi bien les cimes enneigées de Bou Iblân chez les Béni Waraïn du nord-est que ceux des Glawa au sud-ouest. Là haut, il fait en effet très froid, de sorte que dès la tonte des moutons, les tisseuses berbères confectionnent d'épais tapis de laine pour isoler du sol, que des vêtements chauds pour protéger du vent glacial et sec qui balaie les cimes granitiques et dénudées.

On fait alors des provisions de navets pour des couscous bien gras.
Les berbères sont connus pour trois choses me disait mon père : le port du burnous, la consommation du couscous et les crânes rasés. D'où la nécessité de les couvrir de capuchons et de bonnets surtout quand il neige et quand il pleut. Mais que ces bonnets et ces capuchons soient hauts en couleurs ! Tel en a décidé la bergère à destination de son berger ! Un mode de vêtir qui n'appartient nullement au Musée de l'histoire, et dont la fonctionnalité est loin d'être simplement folklorique.

Et quand en ces hautes cimes de l'Atlas les tisseuses homériques d'Iswal en pays Glawa se préparent aux rigueurs de l'hiver en fredonnant de frais refrains tout en maniant l'antique quenouille – les chants des tisseuses accompagnent tout le processus du tissage – on obtient alors des objets esthétiques plutôt qu'utilitaires.


Par Abdelkader MANA | LE MATIN
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeJeu 20 Nov - 3:43

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Tissage%20toujane


Historique
Très ancien, le tissage traditionnel est encore en usage dans de nombreuses régions du monde. Il demeure le plus souvent un art féminin réalisé sur un métier vertical (à haute lice) ou horizontal (à basse lice).

Au Maroc, la barrière montagneuse formée par le Haut-Atlas n’est pas étrangère à la conservation identitaire des villages où l’art du tissage est un des plus précieux témoignages du passé.

De la fin du XIXème siècle au milieu du XXème siècle, la tribu Glaoua dominait un territoire immense de part et d’autre du Haut-Atlas. Dans le souk de Télouet, les choses les plus belles et les plus précieuses étaient exposées, notamment des vêtements et des étoffes de laine ainsi que des tapis. La réalité du tapis Glaoua couvre aujourd’hui une immense région.

Au début du siècle dernier, les marchands qualifiaient de Glaoua tous les tapis qui provenaient de Télouet et des souks des différentes tribus placés sous son contrôle.

Le métier à tisser traditionnel berbère est si rudimentaire qu'il n'a pas de nom; on l'appelle "azetta" (la chaîne).


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Metier%20a%20tisser%20ait%20hadiddou

Métier à tisser chez les Aït Hadiddou (1937-1939)


Aujourd’hui, le tissage a conservé toute sa valeur symbolique même si le synthétique est largement porté. Les femmes, pourtant très affairées, continuent de tisser pour la maison, pour le mariage de leurs filles et pour les hommes. Le tissage incarne la vie, la mort, la virginité et l'impuissance masculine mais il est surtout le miroir de la terre.

à suivre..
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeJeu 20 Nov - 3:47

Une tradition féminine
Toutes les villageoises, jeunes ou âgées, aisées ou modestes, connaissent le tissage. Autrefois, la précocité du mariage des filles entre 8 et 13 ans exigeait une initiation encore plus précoce aux tâches domestiques.

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Mere%20et%20fille


Le tissage occupe une grande place dans le quotidien des femmes. Il est néanmoins interdit certains jours comme le vendredi (jour de la prière), l’Aïd el Kbir (fête du sacrifice) et le jour de la naissance du prophète.

Le tissage de la tonte à la confection
Le travail des femmes commence bien avant la construction du métier (« mrma ») et de la confection du tissu. Le tissage est considéré par les femmes comme un devoir astreignant. Tout tissage commencé doit être terminé sous peu.

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Metier%20a%20tisser%205


Les outils des tisserandes, peignes, cardes, quenouilles, paniers, sont personnels et ne se prêtent pas ; ils viennent souvent du passé et constituent un héritage en incarnant la filiation par les femmes.

Au printemps, la tonte des moutons et l’achat des toisons de laine relèvent des hommes. De simples ciseaux remplacent la petite serpe (« imgr ») et le couteau que les Juifs du village fabriquaient et vendaient aux paysans autrefois. C’est l’occasion de demander la « tiwizi », l’aide collective qui rappelle les liens de la communauté. Dans un enclos bordé de pierres, des villageois immobilisent l’animal couché sur le flanc à l’aide d’un lien solide.
Ils chantent des formules magiques pour attirer la « baraka » (bénédiction divine) sur la toison.
Le cycle du tissage, strictement féminin, peut commencer.

Les femmes trient la laine (« tadut ») et la débarrassent grossièrement de ses impuretés – brindilles, etc. Dans certaines régions, elles la font bouillir dans un bain de saponaire pour la blanchir. Le plus souvent elles la mouillent, la battent avec un bâton avant de la laver avec soin dans la rivière dans un panier en osier (« taselite ») qui laisse filtrer l’eau. Pour faire partir le suint qui l’imprègne, elles utilisent les feuilles d’une plante, la daphné (« lezzâz ») qui mousse.


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Lavage%20laine%20brute

Lavage de la laine brute puis séchage au soleil.


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Sechage%20laine


à suivre...
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeJeu 20 Nov - 3:53

Fraîchement lavée, posée sur le sol, la laine sèche au soleil et blanchit. Le soir venu, elle est rangée dans la réserve domestique (« khzin »). On la laisse plusieurs jours car la laine lavée peut s’accroître.

A la fin de l’hiver, la laine stockée respire l’air frais du dehors. Il est temps de construire le métier à tisser.

Les femmes assises par terre procèdent au cardage pour travailler le fil de trame qui doit être résistant. Elles travaillent les fibres les plus courtes et les plus frisées avec deux planchettes en bois hérissées de clous (« imchdn ») appelées « cardes » qu’elles tiennent par le manche et qu’elles animent dans un mouvement énergique de va-et-vient.

Les fibres longues destinées à la chaîne du tissu sont peignées. Pour la former, elles affrontent deux peignes (« imchdn n tzrzt ») qui séparent vigoureusement la laine retenue prisonnière de leurs dents métalliques. Elles tirent des bandes mousseuses du peigne qu’elles coincent avec leurs pieds.


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Femme%20peigne


La fileuse connaît parfaitement la laine qu’elle façonne à sa guise. Un vêtement masculin devant être imperméable exige une trame très fine.

Une couverture se contente d’un fil plus épais. Le filage est réalisé à tous moments de la journée et de l’année. Elles font rapidement tourner d’une main un fuseau en bois de forme tronconique (« izdi ») à la manière d’une toupie sous laquelle elles raccordent avec l’autre main une mèche obtenue grâce à une quenouille qu’elles roulent entre le pouce et l’index.


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Fileuse


Elles tirent par petites secousses pour constituer l’ébauche d’un fil. La quenouille est immobile tandis que le fuseau transforme la masse de laine en fil solide.

La construction du métier à tisser demande du temps (plus d’une heure), de l’habileté et de la patience. Il permet de tendre de manière régulière les fils de chaîne constituant la largeur du tissu. La première étape de l’ourdissage s’obtient de deux façons. Elle consiste à fabriquer la chaîne séparée en deux nappes de fils pairs et impairs grâce à la formation de l’encroix. Dans un mur, la tisseuse plante quatre piquets autour desquels elle enroule les fils de la chaîne à intervalle régulier selon un ordre déterminé. Cette méthode permet à la villageoise de procéder seule mais est peu courante dans le Haut-Atlas.

L’ourdissage, comme la tonte du mouton, est l’occasion de rappeler la cohésion villageoise par l’entraide communautaire.

Assise aux pieds des piquets qu’elles ont fichés dans le sol, éloignées d’une dizaine de mètres, les deux villageoises enroulent et nouent le fil que fait courir une troisième femme en formant une chaînette verticale le long des piquets.


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Metier%20tisser%206

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Ourdissage%20ait%20hadiddou

Travaux agricoles et ourdissage du métier à tisser chez les Aït Hadiddou (1937-1939)


Elle forme ainsi un encroix au centre et fait autant d’allers et de retours entre les piquets qu’ils peuvent contenir de rangs.

Lorsque la mise en chaîne est achevée, on enlève les piquets du mur ou du sol et on les remplace par des roseaux (« ighanimen ») eux-mêmes remplacés plus tard par des traverses en bois percées de trous à intervalles réguliers permettant de fixer solidement la chaîne à l’aide d’un lien.


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Construction%20metier%201

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Construction%20metier%202


Une fois la chaîne achevée, on l’enroule sur l’ensouple supérieure et on transporte le métier chez celle qui veillera sur l’accomplissement de l’ouvrage commencé.

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Tissage


Deux ensouples de bois horizontales sont supportées par deux montants verticaux (« timundwin »). De un à trois roseaux sont glissés près de l’ensouple supérieure dans l’encroix. Ce sont les baguettes d’envergure qui maintiennent parallèles les fils de chaîne.

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Medina%20marrakech%20tisserand


Autour de l’ensouple du haut, toute la réserve de la chaîne ourdie sur les piquets a été transférée. Cette poutre dérouleuse s’appelle « taghwsa » (« être rectiligne »). La poutre du bas est enrouleuse. Elle contient le tissage à proprement parler. Trois roseaux (« ighanimn ») attachés ensemble et fixés à la chaîne à la hauteur des épaules de la tisseuse assise à son travail font office de lice. Ils permettent le croisement alternatif des deux nappes de fils.

De la main gauche, elle passe le fil de trame entre les deux nappes. De la main droite, elle tire la trame et ainsi de suite. Au-dessus des lices se trouvent un ou plusieurs roseaux. En les élevant ou en les abaissant, on ouvre alternativement le pas et le pas inverse pour l’aller et le retour du fil ou du brin de trame (la duite). Lorsque le roseau est en haut, les fils pairs se trouvent tirés en arrière par la barre de lice et les fils impairs qui restent verticaux sont devant.


"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Metier%20a%20tisser%203


Lorsque le roseau est baissé, il exerce une pression sur la nappe des fils impairs qui s’incurve tandis que la nappe des fils pairs passe en avant. Dès que 15-20 duites ont été passées, on les tasse légèrement avec le lourd peigne en métal que la villageoise tient par le manche en bois.

"Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Metier%20a%20tisser


Les femmes forgent leur valeur par la force de leur travail et l'habileté de leurs mains. La laine est vivante, habitée par des forces invisibles. Il faut la toucher, la ressentir, la comprendre. Le tissage est le reflet de la jeune fille. La chaîne de l'ouvrage, claire ou embrouillée, est à l'image de l'esprit de celle qui l'utilise.

Source: http://www.ecoliers-berberes.info/tissage.htm
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeJeu 20 Nov - 3:58

Coloration de la laine

Depuis quelques années, la palette des tisserandes s'est diversifiée avec l'apparition des colorants chimiques, variant du jaune vif au bleu électrique en passant par le vert et le violet. Toutefois, les femmes utilisent encore des méthodes locales traditionnelles. La laine peut être travaillée au naturel (marron, noir, écru) ou teinte dans des bains de couleurs.

Toute une gamme de teintes s'obtient à partir de fleurs, de feuilles, de fruits, d'insectes séchés au soleil, pilés finement et tamisés.

Les couleurs de nature très diverse sont d'origine locale ou viennent de loin. Autrefois, elles parvenaient à la kasbah grâce aux caravanes.

Aujourd'hui, on les trouve dans des échoppes spécialisées dans les souks, exposées dans des bocaux, à côté des plantes médicinales.

Pour obtenir du marron si la laine n'est pas naturellement colorée, les villageoises peuvent faire rouiller des clous ou utiliser des fleurs de soucis.

Des nuances allant du rouge sang au brun en passant par un orange plus ou moins vif sont offertes par la racine de garance, la cochenille, le pourpre, le coquelicot, le henné, l'écorce de noyer, de grenade et de pommier, seuls ou associés.

Le thé, le safran, la daphné, les pétales de genêts et de mimosa permettre de riches dégradés de jaune vif et pastel ainsi que d'ocre.

L'indigo, employé à l'état végétal ou sous forme de petits blocs solides en provenance du Sahara, colorie instantanément en bleu vif l'eau du chaudron en cuivre alors que le murex se transforme en bleu outremer.

Des bains successifs de jaune et de bleu donnent le vert, également obtenu à partir de menthe sauvage, de feuilles de noyer, d'écorce de grenade utilisés seuls ou mêlés.

Les pétales de rose donnent un rose tendre et la lavande, le parme. Le vieux rose provient des graines de jujube.


Source: www.ecoliers-berberes.info
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMer 14 Jan - 10:44

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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMer 18 Mar - 4:27

Exposition
Tapis-tableaux des femmes amazighes

Une collection unique de Frédéric Damgaard


C'est toujours dans le cadre de la Journée mondiale de la femme que le Musée municipal du patrimoine amazigh d'Agadir organise, à partir du 20 mars, en collaboration avec l'auteur et historien d'art, Frédéric Damgaard, une superbe exposition de «Tapis-tableaux des femmes amazighes ».

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Une initiative à travers laquelle un grand hommage sera rendu à la femme amazighe, dont la créativité n'a cessé de nous étonner depuis des siècles. Son innovation particulière, transmise de génération en génération, a fait d'elle une artiste, dont les travaux sont de vrais objets d'art que Frédéric Damgaard a dénichés dans les fins fonds des villages du Sud marocain.
«Jusqu'à nos jours, c'est un métier resté entre les mains des femmes et dans lequel elles excellent souverainement depuis leur enfance. Elles sont les fileuses de la laine et les tisserandes, mais surtout, concernant leur métier à tisser, ce sont elles les artistes, ce sont elles les créatrices de ces beaux tissages et tapis berbères très particuliers, que nous appelons ici des tapis-tableaux», affirme Frédéric Damgaard. Sa recherche n'a pas été des plus faciles, parce qu'il lui fallait trouver les vrais tapis, qui sont, d'après lui, les plus rares. «Les faux, on en trouve dans beaucoup de bazars qui les font fabriquer en masse pour répondre à la demande des clients. On trouve aussi chez certains commerçants des tapis-Picasso, comme ils les appellent, dessinés et commandés aux tisserands-fabriquants par des designers ou stylistes.

Mais tout cela n'a absolument rien à voir avec un vrai tapis-tableau, tissé par une tisserande inspirée et créative qui réalise une vraie œuvre d'art sans même savoir que ce qu'elle fait est de l'art», explique F. Damgaard qui a poussé sa recherche très loin en rassemblant tous ces trésors dans un bel ouvrage intitulé « Tapis et tissages, l'art des femmes berbères du Maroc» où on décèle l'inspiration sans retenue de cette brave femme dont le choix des motifs et couleurs est le résultat du pur hasard ainsi que de visions spontanées de son humeur. Cette moisson artistique, collectionnée durant de longues années, fait l'objet d'une sélection très raffinée, parvenue de plusieurs régions du Sud. «A Essaouira, ville d'art et de culture par excellence, nous avons pu collectionner beaucoup de tapis-tableaux, ainsi que dans la région avoisinante: dans les tribus Haha, Chiadma, Chichaoua, Sidi Mokhtar, dans le Haouz, et particulièrement à Boujad, Rehamna et Bousbaa».En parcourant les différents modèles de ces tapis, on distingue une multitude de motifs et de couleurs, travaillés avec des techniques distinctes, notamment les tissages simples, les tapis aux points noués, les tapis façon kilim ou tapis avec une alternance de bandes aux points noués et de bandes à technique kilim.

Certains ont des motifs géométriques (carrés, rectangles, losanges...de plusieurs tailles et de différentes couleurs fantaisistes. D'autres sont plus abstraits encore : on y trouve des lignes brisées horizontales, verticales, des triangles, des zigzags, toujours dessinés avec une créativité débridée. «Ces tapis sont souvent des œuvres d'art très fortes qui peuvent rivaliser avec des grands artistes peintres abstraits», souligne Frédéric Damgaard. Et d'ajouter que sur d'autres tapis des semblants de figures humaines ou zoomorphes apparaissent entre des motifs qui sont peut-être inspirés de l'architecture ou des tatouages berbères : croix, points, créneaux, losanges, traits parallèles, triangles ou autres. M. Damgaard fait pousser son étude jusqu'aux travaux ponctués de gravures rupestres qui nous renvoient à des messages énigmatiques, donnant lieu à des tapis tableaux très originaux. Des œuvres individuelles et aussi collectives seront ainsi mises en exergue dans la salle des expositions du Musée municipal du patrimoine amazigh d'Agadir.

«Une œuvre collective est facilement reconnaissable par les ruptures qui apparaissent dans le décor et la manière de tisser, aux endroits où le tapis a changé de main. Cela n'enlève rien à la beauté de l'œuvre finale. Bien au contraire, car le tapis contient en fait plusieurs tableaux différents créés dans l'esprit de chacune des intervenantes», précise F. Damgaard.Deux beaux livres sont le fruit de cette longue recherche, suivie d'une étude approfondie sur l'art berbère que l'historien en art, Frédéric Damgaard, a mené avec beaucoup de passion et de persévérance, mettant en relief l'art et la culture berbères qui sont, selon lui, en quelque sorte parmi les ancêtres de la culture marocaine et ont plus que d'autres une valeur universelle». Ces deux ouvrages «Tapis et tissages, l'art des femmes berbères» et «Couleurs berbères d'Essaouira à Agadir» seront présentés et signés par l'auteur le jour du vernissage. L'exposition se poursuivra jusqu'au 11 avril.

Honoré par le Musée d'Anvers
Toutes ces catégories de tapis-tableaux que nous présentera Frédéric Damgaard, à partir du 20 mars, ont déjà fait l'objet d'une exposition grandiose au Palais des Beaux-arts à Bruxelles au début de l'an 2000 sous le titre «Azetta, l'art des femmes berbères».

Organisée par le célèbre historien d'art, le docteur Paul Vandenbroeck, conservateur du Musée royal des Beaux-arts d'Anvers, cette manifestation remarquable de tapis-tableaux du Maroc et de la Tunisie, empruntés à des grands collectionneurs célèbres de Suisse, d'Allemagne, de Belgique et de France, a eu un grand effet sur le public qui fut initié à cet art extraordinaire des femmes berbères.
L'exposition fut accompagnée d'un catalogue-livre de plus de trois cents pages, rédigé par le docteur Paul Vandenbroeck qui s'est livré à une analyse pertinente des œuvres exposées et, en particulier, leurs signes et symboles.


Par Ouafaâ Bennani | LE MATIN
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MessageSujet: Re: "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage   "Tazarbite".. tapis berbère et l'art du tissage - Page 3 Icon_minitimeMer 23 Déc - 2:48

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